Quand-Grand-Sachem-la-Brocante a acheté ce livre dans un vide-grenier il a fait quelques recherches sur la grande toile avant de se lancer dans sa lecture et voici ce qu'il y a
trouvé!
"Ce livre est très intéressant mais de lecture pas particulièrement facile. Il faut aimer les longues descriptions et la lenteur de l’évolution. Car en fait, il
ne se passe rien. Il n’y a pas d’autre action que cette lente marche, ces déplacements en canoë et, de temps à autre, quelques conversations. C’est une œuvre pour rêveurs
contemplatifs."
Après la lecture des premières pages Grand-Sachem avait tout à fait rejoint l'avis de ce critique oublié: le livre lui tombait des mains.
Après avoir échangé avec Folfaerie qui est une grande admiratrice de John Muir,
Grand-Sachem a accepté de revoir sa position,il a repris sa lecture avec détermination!
John Muir (1838-1914), alors qu’il reste quasiment inconnu en France, est une des figures mythiques des États-Unis où il est considéré comme le père des
Parcs Nationaux et l’un des premiers hommes à avoir perçu les dangers de l’exploitation de la nature – par essence sauvage.
Sa démarche à contre courant pouvait paraître à l’époque celle d’un illuminé ; elle se révèle de plus en plus prophétique.
Naturaliste, pionnier de la lutte pour l'environnement, il est à l'origine de la création des parcs nationaux américains.
Cela peut paraître incroyable, et pourtant ce naturaliste a bel et bien exploré l'Alaska sans armes ni équipement, avec pour survivre du pain sec et du thé. Il n'en
a pas moins découvert entre autres Glacier Bay et l'extraordinaire glacier qui porte aujourd'hui son nom.
C’est aussi l’œuvre d’un homme tendrement intéressé par les indiens qui l’accompagnent ou qu’il rencontre. Il est très admiratif des techniques qu'ils emploient.Il
est également fasciné par leur art des totems.
Accompagné par Monsieur Young, missionnaire presbytérien, il observe la confrontation entre les croyances indiennes et la volonté missionnaire.
Grand-Sachem a été étonné des bons rapports entre les uns et les autres...même si tout ceci conduisit à terme à l'acculturation de ces peuples indigènes, au moins
ce fut avec moins de violence que dans le reste du territoire américain.
Il y eu quand même quelques accrochages: alors qu'un missionnaire-archéologue voulait emporter un mat-totem il fut pris a parti par un indien en ces termes:"Que
diriez vous si un indien venait dans l'un de vos cimetières pour abattre et emporter une stèle appartenant à votre famille?"
Autre sujet d'étonnement pour Grand-Sachem : le choix de la couverture! On nous y montre deux femmes inuits dans leurs costumes traditionnels alors que John Muir a
uniquement rencontré durant ces voyages des indiens des tribus tlingit nordiques.En plus il nous explique la façon de s'habiller de ces indiens avec des tenues très légères pour éviter l'humidité
-leur principale ennemie - alors que les inuits se couvrent de fourrures pour lutter contre le froid. Pourtant les éditions Payot ont une bonne réputation mais visiblement personne n'a pris
le temps de lire le livre avant de choisir l'illustration de couverture!