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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 05:58

SandGrand-Sachem-la-Brocante se demandait ce qu'il allait bien pouvoir trouver d'un peu original pour le Challenge Red Power quand ce "petit livre rouge" lui est apparu un petit matin d'hiver au milieu d'une table recouverte de livres de poche.

Cet ouvrage a été publié par les "Editions du Sonneur" dans la "petite collection"

 

 

"Fondées en 2005, les Éditions du Sonneur sont nées de l'envie de partager leur goût du livre et de la littérature, avec trois objectifs:

  • publier des textes inédits et des textes oubliés ou méconnus dignes de vivre ou de revivre, d’être découverts ou retrouvés.
  • éditer peu de titres, mais les accompagner assez longtemps pour qu’ils trouvent leurs lecteurs. Des ouvrages auxquels on revient et avec lesquels on vit. Bref, le contraire de la surproduction et de la grande consommation littéraire.
  • ajouter au plaisir de découvrir des textes celui de lire des livres fabriqués avec soin."

 

La petite collection a pour vocation de publier des textes trop courts pour intéresser d'autres éditeurs et trop grands pour ne pas être édités.

 

 

Ce n'est pas une nouvelle ni un pamphlet mais deux lettres, de trente pages chacune environ, écrites par George Sand, destinées à un ami voyageur, naturaliste habitué des voyages lointains.

 

"C’est la George Sand (1804-1876) humaniste et passionnée qui rapporte, dans Relation d’un voyage chez les sauvages de Paris, sa rencontre, à quelques encablures de chez elle, avec des Peaux-Rouges.

Dans ces pages, se déploie l’Amérique sauvage,originelle qui, brisée, cherche à survivre parmi les Blancs en préservant sa culture. 

Étude de mœurs et critique sociale, cette lettre à un ami, parue en 1846 est aussi le récit d’une fascination pour un peuple, dit primitif, confronté à la société occidentale."

 

Mais que diable faisaient donc ces indiens à Paris à cette époque? Et bien ils avaient accompagnés le grand peintre, ami des indiens, que Grand-Sachem-la-Brocante a déjà côtoyé:Georges Catlin.

 

"Après avoir parcouru les Etats-Unis entre 1831 et 1838 afin de rencontrer les tribus amérindiennes, de peindre leurs membres et leurs coutumes et de recueillir des objets, George Catlin entreprend de présenter sa collection: il veut sauvegarder et faire connaître la culture des Indiens d’Amérique en train de disparaître sous le coup de la conquête de l’Ouest.

Pour animer son musée, il engage une troupe d’Amérindiens Ojibwa puis Iowa. Ceux-ci font office de « tableaux vivants » et réalisent, au milieu des toiles et des objets collectés par Catlin, des performances: ils dansent, chantent, fabriquent des artefacts...

Catlin propose donc au visiteur une expérience sensitive complète, une sorte d’immersion totale dans la culture amérindienne, afin de rendre au mieux la vérité de cette société. 

Les Américains n’étant pas assez réceptifs à son travail, il décide de présenter son musée en Europe. Il arrive en France en 1845 et expose sa collection, ponctuée des spectacles de la troupe d’Amérindiens Iowa, pendant trois semaines au Louvre avant d’organiser plusieurs représentations publiques dans la salle Valentino, rue du faubourg Saint Honoré au printemps 1845. 

Son musée rencontre un vif succès, les spectateurs affluent et parmi eux, certains artistes romantiques (Charles Baudelaire, Champfleury, Théophile Gauthier, Gérard de Nerval et George Sand) qui vont être durablement marqués par cette rencontre avec la culture amérindienne. La collection de Catlin répond en effet à l’engouement français pour les Indiens d’Amérique inauguré avec le mythe du « bon sauvage » et nourri par le succès des livres de Fenimore Cooper, qui vit à Paris de 1828 à 1833 et dont les romans sont immédiatement traduits.

 

Les artistes romantiques qui visitent le musée Catlin sont en effet très sensibles à cette rencontre avec un peuple étranger. Engagés dans le débat visant à élargir les frontières traditionnelles de l’art, Charles Baudelaire, Champfleury, Théophile Gauthier, Gérard de Nerval et George Sand perçoivent l’exposition de Catlin comme une preuve de l’universalité de l’art et de l’expérience esthétique. Entourés des tableaux de Catlin et des objets qu’il a collectés, face aux performances des Amérindiens sur une estrade proche du public, ils expérimentent une immersion dans une culture cohérente où le sentiment esthétique s’exprime sous une autre forme. Ils ressentent ainsi un dépaysement culturel qui s’apparente à l’effet que les arts populaires récemment revalorisés par Champfleury avaient produit sur eux : ils ont l’impression de retourner aux origines de l’art et du sentiment esthétique."

 

(Encore bien plus d'informations sur cet évènement par Claire LE THOMAS sur ce site   )

 

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Louis-Philippe assistant dans un salon des Tuileries a la danse d'Indiens hiovas. 21 avril 1845.

 

 

Dans la première lettre  George Sand pose le contexte et surtout nous conte l'histoire de cette troupe menée par Nuage-Blanc venu visiter les visages-pâles de l'autre coté du grand-lac-salé. Il pourrait ainsi, en restant très longtemps dans ces contrées inconnues, faire la preuve de son courage, mais surtout, et c'était là son objectif principal, ramener des cadeaux  et des récits extraordinaires qui démontrerait que les peuples de visages pâles étaient très puissants.

En effet Nuage-Blanc faisaient partie de ces indiens qui pensaient qu'ils ne sortiraient pas vainqueurs des guerres contre les visages-pâles et qu'il valait mieux faire la paix et essayer de construire des maisons et travailler la terre comme les blancs. Seulement voilà, tous les guerriers n'étaient pas d'accord et il fallait les convaincre.

 

L'autre motivation de Nuage-Blanc était de préserver les forces de son peuple déjà bien touché par les guerres, les maladies et autres plaies apportées par les blancs. En son absence, sa tribu ne pouvait entrer en guerre avec quiconque et cette paix "forcée" évitait des morts et souffrances inutiles.

 

Dans un premier temps, George Sand était un peu mal à l'aise à l'idée de participer à cette opération qu'elle juge exhibitionniste mais la noblesse des indiens qui établissent un réel échange avec leurs visiteurs-spectateurs leva ses réserves.

 

La deuxième lettre montre que George Sand a passé beaucoup de temps à parler avec les indiens, elle nous en fait des portraits fouillés,narre les épisodes marquants de leurs vies et nous expose leurs attentes face à l'avenir.

 

Grand-Sachem-la-Brocante va terminer cet article avec George Sand qui citait un indien quelque peu désabusé après avoir fait une escale en Angleterre : "Ils nous promettent la richesse et ils ont chez eux des hommes qui meurent de faim!"

 

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Relation d'un voyage chez les sauvages de Paris de George Sand

 

La Petite Collection

6,50 € • Format : 105 x 150 mm • 80 pages • ISBN : 978-2-916136-27-1 

 

Cet article participe au Challenge Red Power

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commentaires

F
<br /> Mince alors, j'ignorais tout de la visite de Georges Catlin à Paris, surtout accompagné d'Indiens. C'est extraordinaire ! Merci beaucoup pour cet article, grâce au challenge je fais de bien<br /> belles découvertes...<br />
Répondre
G
<br /> <br /> Moi le challenge m'oblige à rechercher encore plus pour trouver des livres à chroniquer<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> chapeau pour l'article  .(trés beau tableau )<br />
Répondre
G
<br /> <br /> merci, ça fait plaisir d'être lu par des amateurs fidèles<br /> <br /> <br /> <br />

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